Société en nom collectif (Snc) : définition, statut, exemple

"Société en nom collectif (Snc) : définition, statut, exemple"

[SNC] La Snc (société en nom collectif) est une société dont les tous les associés sont considérés comme commerçants. Définition et fiscalité des associés et du gérant. Avantages et inconvénients de la Snc.

Qu'est-ce qu'une société en nom collectif ?

La société en nom collectif (SNC) est une société de personnes dont les associés, au nombre de deux ou plus, sont personnellement et solidairement tenus de toutes les dettes sociales. Les parts sociales des SNC ne peuvent être cédées qu'avec le consentement de tous les associés. Ces derniers ont la qualité de commerçants. La SNC est régie par les articles L221-1 et suivants du Code de commerce.

Qui peut devenir associé de SNC ?

Les associés d'une Snc ont le statut de commerçants. Conséquence : un mineur ne peut être associé d'une Snc tout comme un étranger, sauf s'il est titulaire d'une carte de séjour. De même certaines professions ne sont pas compatibles avec une activité de commerçant. La société en nom collectif exige au moins deux associés mais aucun nombre maximal n'est fixé par la loi.

Quel capital social faut-il pour créer une SNC ?

Le montant du capital social, est divisé en parts sociales. Il est fixé dans les statuts, mais n'a pas à être mentionné dans les documents sociaux. Aucun montant minimal n'est exigé. Les associés peuvent faire des apports en numéraire, des apports en nature ou des apports en industrie. Les associés font généralement des apports en numéraire, par virement ou chèque.

Les associés peuvent aussi faire des apports en nature (fonds de commerce, brevets, immeuble, meubles, etc.), apports obligatoirement évalués dans les statuts par un commissaire aux apports. Ils peuvent également faire des apports en industrie et mettre à disposition de la société leurs compétences, les connaissances, leur travail, etc. Ces apports en industrie ne sont pas comptabilisés dans le capital de la société mais donnent droit à un certain nombre de parts sociales et à une part du bénéfice et de l'actif selon les modalités fixés dans les statuts.

La part du bénéfice attribuée aux associés n'est pas automatiquement proportionnelle au montant de leurs apports. Les statuts peuvent fixer des répartitions différentes.

Comment céder ses parts de SNC ?

Si un associé souhaite céder ses parts sociales, cette cession doit être votée à l'unanimité. Cela signifie que pour quitter la société et vendre ses parts de SNC, un associé doit obtenir l'accord de tous les autres. Les statuts de la SNC ne peuvent pas prévoir une condition de vote plus souple. Lorsque le projet de cession est accepté, le nouvel associé prend alors la place de l'ancien.

Quelle est la responsabilité des associés de SNC ?

Les associés sont responsables indéfiniment et solidairement des dettes sociales. C'est-à-dire que le passif de la société est à leur charge en cas de dissolution. Et au cas où l'un des associés fait défaut, les autres assument la totalité de la charge. A ce titre, la SNC présente donc des risques pour les associés qui peuvent être responsables des dettes contractées par la société. En contrepartie, il sera néanmoins plus facile pour une SNC d'obtenir des crédits de la part des banques.

Comment diriger une SNC ?

La Snc est dirigée par un ou plusieurs gérants, associés ou non associés, personnes physiques ou personnes morales. Si aucune clause particulière n'est précisée dans les statuts, tous les associés de la SNC sont gérants.

  • Si le gérant est non associé, sa rémunération est déductible du bénéfice de la société. Elle est imposée dans la catégorie des salaires. Et le gérant est soumis au régime social des salariés.
  • La rémunération du gérant associé n'est pas déductible du bénéfice de la société en nom collectif. Elle est ajoutée à sa part de bénéfice et imposée selon le régime des BIC, des BNC, des bénéfices agricoles selon l'activité de la société. Le gérant associé relève du régime social des non-salariés.

Quel est le régime fiscal de la SNC ?

La Snc est en principe soumise à l'impôt sur le revenu.

Les rémunérations versées aux associés, gérant ou non, ne sont pas déductibles du bénéfice de la société mais ajoutés à leur part de bénéfice. Même s'il n'est pas distribué, le bénéfice social est réparti et imposé directement entre les mains des associés selon le régime propre à l'activité (BIC, BNC, etc.).

Les cessions de part de Snc sont soumises au régime des plus-values professionnelles pour les associés qui exercent une activité dans la société.

La Snc peut aussi opter pour l'impôt sur les sociétés. Le régime fiscal est alors identique à celui des Sarl. Cette option devient irrévocable, passé un délai de cinq ans.

Faut-il un commissaire aux comptes dans une SNC ?

La nomination d'un commissaire aux comptes n'est obligatoire que si, à la clôture d'un exercice, la Snc dépasse deux des trois seuils suivants :

  • 4 millions de total de bilan ;
  • 8 millions de chiffres d'affaires hors taxes ;
  • 50 salariés.

Quel est le statut fiscal des associés de SNC ?

Les rémunérations perçues par les associés, gérants ou non, des sociétés de personnes en contrepartie de leur travail sont assimilées à des bénéfices sociaux et ne sont pas considérées comme des charges déductibles. Comme pour l'entreprise individuelle, elles sont donc imposées dans la catégorie correspondant à la nature de l'activité de l'entreprise (BIC, BNC, revenus fonciers, etc.).

Le régime des sociétés de personnes ayant opté pour l'IS est calqué sur le régime commun des Sarl. Mais les associés, considérés comme des commerçants quel que soit le régime fiscal de la SNC, sont quand même assujettis au régime des non-salariés et doivent donc régler les cotisations minimales prévues par ce régime.

Quel est le régime social des associés de SNC ?

Les associés des sociétés en nom collectif sont soumis au régime des non-salariés. Ils paient donc les cotisations des non-salariés sur l'ensemble des sommes perçues, rémunération ou part de bénéfice.

Il en est de même pour les associés d'une SNC qui a donné son fonds de commerce en location-gérance. Quand la propriété des titres est démembrée, on considère que le nu-propriétaire est assujetti au régime des non-salariés. Il en est de même de l'usufruitier qui exerce une activité au sein de la SNC. Dans le cas contraire, il ne relève d'aucun régime obligatoire.

Quels sont les avantages et inconvénients de la SNC ?

En raison de son caractère stable et fermé, la SNC convient aux associés qui ont de bonnes relations de confiance et se connaissent bien, comme dans les petites entreprises familiales par exemple. Mais le principal inconvénient de la SNC réside dans l'engagement du patrimoine personnel des associés en cas de dettes de la société.

En outre, il est difficile de quitter la société, la cession de parts étant décidée à l'unanimité. Des désavantages qui expliquent qu'en pratique, la SARL sera bien souvent préférée à la SNC car considérée comme plus protectrice des intérêts de l'associé. A noter enfin que la SNC est privilégiée dans certaines filiales de groupes de société pour des raisons comptables et fiscales. On peut toutefois transformer une SNC en SARL ou en SA.

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