Refuser la vente d'une donation

Sophie de Rennes - Modifié par micheld33 le 12/04/2016 à 17:13
condorcet Messages postés 39501 Date d'inscription jeudi 11 février 2010 Statut Membre Dernière intervention 21 juin 2023 - 12 avril 2016 à 20:18
Bonjour,

Je me permets d'écrire ce message étant confrontée à plusieurs interrogations concernant une donation effectuée. J'ai reçu en donation la moitié d'un bien immobilier de la part de mon compagnon. Il avait acheté seul ce bien en contractant un prêt à la banque.

Mon compagnon souhaite vendre le dit bien aujourd'hui, après notre séparation. Je ne sais pas du tout quels sont mes droits et obligations.

Je lui propose de mon côté que nous débarrassions la maison de nos affaires et que nous la mettions en location. Il préfère de son côté la vente.

Je voulais d'une part savoir si j'avais le droit de refuser la vente de mon côté étant propriétaire indivis de la moitié du bien.

D'autre part, si la vente est acceptée des deux côtés, je ne sais pas du tout si le remboursement du crédit primera ou non sur la donation. Je ne sais donc pas du tout si je vais recevoir ou non une partie de l'argent au moment de la vente. Il y a des éléments juridiques dans la donation que je ne comprends pas très bien et toute aide pour m'aider à les comprendre serait reçue avec beaucoup de reconnaissance.

En vous remerciant d'avance de toute aide apportée,

Bonne journée,

Sophie
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1 réponse

condorcet Messages postés 39501 Date d'inscription jeudi 11 février 2010 Statut Membre Dernière intervention 21 juin 2023 18 264
12 avril 2016 à 17:41
Il y a des éléments juridiques dans la donation
Quels sont ces éléments ?
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Ce sont ces éléments que je ne comprends pas. J'ai le sentiment que cela conditionne ce qui va se passer en cas de revente (partage ou non du fruit de la vente).

Défaut de Garantie d'éviction :

Le donateur entend n'être responsable que de ses faits et promesses.

En conséquence, si lors de l'accomplissement des formalités de publicité du présent acte ou postérieurement dans les délais de la loi, il existe ou survient des inscriptions grevant les biens donnés du chef des précédents propriétaires, le donataire ne pourra exercer aucun recours à ce sujet contre le donateur mais il est subrogé dans tous ses droits et actions contre les précédents propriétaires, pour les faire valoir à ses frais, risques et périls.

Et s'il existe des inscriptions du chef du donateur, elles lui seront simplement dénoncées. Le dit donateur ne sera pas tenu d'en apporter immédiatement la radiation, mais il devra rembourser le montant de ces inscriptions lors de l'échéance des titres, et dans tous les cas, il sera tenu de garantir le donataire ou ses ayants droit de toute poursuite et actions de la part des créanciers inscrits.
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condorcet Messages postés 39501 Date d'inscription jeudi 11 février 2010 Statut Membre Dernière intervention 21 juin 2023 18 264 > Sophie de Rennes
12 avril 2016 à 18:48
Ce sont ces éléments que je ne comprends pas.
Effectivement . Quelle rhétorique !
Pour (tenter) de faire simple.
Vous n'êtes pas tenue des dettes garanties par les inscriptions hypothécaires prises par le donateur.
Le donateur devra rembourser le montant de ces inscriptions grevant l'immeuble.
Il est tenu de vous garantir de toute poursuite de la part des créanciers hypothécaires.

Tout cela n'est que favorable à votre endroit.

J'ai le sentiment que cela conditionne ce qui va se passer en cas de revente (partage ou non du fruit de la vente).
Cette donation irrévocable a fait de vous la propriétaire indivis de ce bien immobilier.
Ce faisant, vous êtes dans l'indivision avec le donateur (paradoxalement) mais en vos qualités de co-indivisaires.

Il s'ensuit que :
-nul n'étant tenu de demeurer dans l'indivision, 2 opportunités s'offrent à vous, soit d'acquérir les droits de votre compagnon dans cette indivision, soit vendre ensemble et vous en partager le produit.
-le produit de la vente sera réparti par le notaire selon les droits de chacun au sein de l'indivision (50/50).

Le seul point sur lequel je demeure incertain et dubitatif concerne la participation financière de chacun dans le remboursement des échéances de l'emprunt contracté pour acquérir.
Quelles ont été les conditions fixées entre vous ?
Quelle a été la participation de chacun dans l'apurement de cette dette ?
Est-ce que ces conditions ont été respectées par les 2 ?
L'un de vous n'a-t-il pas de ce fait une créance à l'encontre l'autre ?
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condorcet Messages postés 39501 Date d'inscription jeudi 11 février 2010 Statut Membre Dernière intervention 21 juin 2023 18 264 > condorcet Messages postés 39501 Date d'inscription jeudi 11 février 2010 Statut Membre Dernière intervention 21 juin 2023
12 avril 2016 à 19:07
C'est peut-être tout à fait habituel et propre à toute donation mais je ne comprends pas ce que cela veut dire. Je ne comprends pas le sens des mots, les réalités qui se trouvent derrière ni ce que cela peut entraîner.

J'ai reçu votre message ci-dessus dans ma messagerie perso.
Effectivement, littérature très hermétique.
Par anticipation, je crois avoir répondu à ces interrogations.
Ce n'est pas spécifiquement propre à une donation mais les garanties hypothécaires grevant le bien immobilier nécessitaient un "couplet" spécifique quant aux répercussions possibles sur le sort des sommes encore dues en cas de défaillance de l'emprunteur.
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Sophie de Rennes
12 avril 2016 à 19:55
Contractuellement, nous n'avons fixé aucune condition.

Entre nous, il était prévu de participer conjointement aux charges courantes, aux impôts... J'ai hébergé pendant deux années mon ancien compagnon à titre gratuit en assumant toutes les charges et en l'aidant à rembourser ses emprunts à la consommation avant de nous installer dans le bien qu'il a acquis.

Quand mon compagnon a acheté ce bien et contracté un prêt, il a souhaité me protéger. C'est ce qui a abouti à cette situation et à la donation. C'est lui qui a pris la décision de notre séparation et de suivre une autre personne qu'il a rencontré et avec laquelle il vit à présent.

Je lui ai de mon côté donné de l'argent pour payer le notaire ainsi que les frais d'agence au moment de l'achat sans que cela soit stipulé sur le contrat.

A ce jour, je n'ai pas participé à l'épurement de la dette mais aux charges inhérentes au bien immobilier en lui-même. Ce que mentionne la donation est que :

Obligation des Parties :

Le donataire supportera à compter du jour de l'entrée en jouissance les impôts, contributions et autres charges auxquels le bien donné est assujetti. A cet égard, les parties se règleront directement entre elles tout prorata.

Impôts et charges : les impôts et charges seront à la charge du donataire à concurrence de moitié à compter de ce jour.

Abonnements aux services : Le donataire continuera tous abonnements et contrats passés par le donateur pour le service des eaux, du gaz, de l'électricité, et supportera le coût des consommations à compter de l'entrée en jouissance.

Assurance-Incendie : La cotisation d'assurance sera à la charge du donataire à concurrence de la moitié à compter de ce jour.

Copropriété concernant l'immeuble sis à Rennes : Le donataire reconnaît avoir eu connaissance, préalablement aux présentes, de l'état descriptif de division et du règlement de copropriété sus-énoncés.

Il s'oblige à en respecter toutes les dispositions et notamment à acquitter toutes les charges qui seront appelées à compter du jour de l'entrée en jouissance. Le donateur s'oblige à payer au syndic et à supporter définitivement toutes les charges mises en recouvrement par ce dernier au jour de l'entrée en jouissance. Les sommes versées par lui à titre d'avances ou de provisions profiteront au donataire.

_________________

Voilà ce qui est inscrit au niveau des obligations, la donation étant faite sans clause suspensive.

Ne pas avoir épuré le prêt entraîne t-il une créance de ma part à son égard ? La situation est encore relativement récente. Me conseillez-vous de participer à l'épurement pour éviter toute réclamation si la vente doit intervenir un jour ? Mes droits peuvent-ils être annulés au moment de la vente ?

Mon ancien compagnon souhaite soit que je rachète la totalité du bien, soit vendre et récupérer la totalité du fruit de la vente pour lui-même afin d'envisager un nouvel achat avec sa nouvelle compagne. Je comprends son raisonnement mais je ne sais pas s'il en a le droit au vue de la situation.

Merci beaucoup pour vos conseils et votre aide,

Sophie
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condorcet Messages postés 39501 Date d'inscription jeudi 11 février 2010 Statut Membre Dernière intervention 21 juin 2023 18 264 > Sophie de Rennes
12 avril 2016 à 20:18
Mon ancien compagnon souhaite soit que je rachète la totalité du bien, soit vendre et récupérer la totalité du fruit de la vente pour lui-même
C'est un peu ce que je vous suggérais, acquérir ses droits dans l'indivision ou vendre ensemble mais certainement pas de récupérer la totalité du produit de la vente.
Hors de question de céder à ce chantage.
Vous avez des droits indivis, vous en recevrez le produit de la vente.
Il vous les a donnés.
La question ne se pose plus.
Céder à sa proposition serait la négation de la donation.
Personne ne l'obligeait à vous la consentir.
Il donne l'impression de ne pas savoir où il en est.
Ne cédez surtout pas à la pression.
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