Congé reprise / justifier du caractère reel et serieux

jaioubliemonpseudo Messages postés 18 Date d'inscription lundi 5 décembre 2022 Statut Membre Dernière intervention 7 janvier 2024 - 27 déc. 2023 à 17:28
jaioubliemonpseudo Messages postés 18 Date d'inscription lundi 5 décembre 2022 Statut Membre Dernière intervention 7 janvier 2024 - 28 déc. 2023 à 18:17

Bonjour,

je suis locataire et j ai recu un congé reprise dans les délais 7 mois avant la fin de mon bail. 
je suis totalement perdue vis a vis du "caractère réel et sérieu" devant être justifié sur le congé. 

a plein d endroits sur le net (articles d'avocats/ décision de justices/ forums...) on peut lire que désormais, et ce depuis le changement dans la loi alur 2014, le bailleur doit justifier du caractère réel et serieux de son congé reprise, on ne parle pas du "motif" qui est "congé pour habiter" mais bien de la motivation de reprendre le logement pour y habiter. montrer a son locataire que la reprise est reelle et serieuse entre autre. sauf que.. c est tres confus.

j ai lu des decisions de justice dans lesquelles les bailleurs justifiaient des raisons de la reprise (changement d'école, de region, etc etc ) et les juges apprécient à partir de là si ça leur parait légitime, sérieux, ou pas...

sauf que dans ma procédure, j ai l impression que ca passe a la trappe, alors que c est la seule chose qui pourrait "me sauver".
en effet, mon bailleur n a rien justifié pour ce qui est de la motivation, la reprise est pour son épouse, seule associée de la sci. 
et j ignore toujours pourquoi elle aurait besoin de venir habiter le logement que je loue avec mes enfants depuis 9ans.
ni dans le congé, dans en réponse a ma demande par mail, ni meme dans ses conclusions, le bailleur n a pris la peine de " justifier" de ce caractère reel et serieux de sa décision de reprise. donc j ignore totalement pourquoi sa femme doit venir habiter le logement.
je comprends vraiment plus rien, car partout on peut lire que le bailleur doit justifier aupres de son locataire que c est une reprise reelle et serieuse, il n a pas a me donner de document mais au moins m indiquer la motivation d apres ce que je peux comprendre. 
mais il l a pas fait et mon avocat semble trouver cela normal. l audience a eu lieu, je suis donc dans l attente du jugement.
mais avant l audience je n ai pas arreter d evoquer cela aupres de mon avocat et il me disait que le bailleur n est pas tenu de justifier de quoi que ce soit!

c est en contradiction avec un paquet de textes que j ai pu lire sur le net depuis des mois et des mois.

avant le changement dans la loi alur 2014 le bailleur n avait pas cette obligation mais ca a changé et j ai l impression que ce changement de loi n est pas appliqué ou pris en compte.
recemment on apprend que la justification du caractère reel et serieux de la reprise n est pas édicté a peine de nullité. ok mais il n en reste pas moins que le juge peut , apprécié la légitimité de la reprise, sauf que le bailleur dans ses conclusions n a rien evoqué sur la motivation de la reprise, divorce? changement de travail? rien je ne sais strictement pas personnellement en tant que locataire, et je suppose que le juge n a donc pas d élément non plus pour "apprécier le caractère reel et serieux de la reprise" je pensais que le juge reclamerait des justifications aupres du bailleur? je comprends vraiment pas pourquoi dans d autres les autres procédures les bailleurs donnent des justification sur le pourquoi de la reprise " mon petit fils vient vivre dans la region etc etc " et dans ma procédure rien du tout, le bailleur n a rien justifier.
ca me depasse car je sais que le congé est faux, il a tenté de m expulsion precedemment, et il a plein de logement en plusieurs sci et d autres societé, et il vit avec son epouse dans un grand logement il n y a vraiment aucune raison qui pourrait expliquer qu elle ait besoin de venir vivre ici je suis totalement convaincue que c est juste pour changer de locataire , ca c est 100% mais peu importe je comptais donc sur cette fameuse justification qu il ferait en justice sauf qu il n a rien justifier.

est ce normal que le juge ne lui ai rien demandé au bailleur? 

7 réponses

djivi38 Messages postés 51376 Date d'inscription dimanche 12 avril 2015 Statut Membre Dernière intervention 12 mai 2024 15 159
27 déc. 2023 à 20:13

bonjour,

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Un MERCI D' AVANCE aurait été apprécié..............................

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Ce ne sont pas des intervenants (certains pro, d'autres non) sur un forum public, qui vont pouvoir vous dire ce qu'un juge doit faire ou ne pas faire............

Si le jugement ne vous convient pas, changez d'avocat et faites appel...

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cdt.


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_lael_ Messages postés 4484 Date d'inscription dimanche 2 février 2020 Statut Membre Dernière intervention 12 mai 2024 2 048
Modifié le 28 déc. 2023 à 03:56

"Je n ai pas arreter d evoquer cela aupres de mon avocat et il me disait que le bailleur n est pas tenu de justifier de quoi que ce soit!"

Je fais partie de ceux qui interprètent la loi, notamment l'article 15 de la loi de 1989, en considérant que la reprise pour y habiter est déjà un motif réel et sérieux en soit qui ne nécessite pas plus d'explications.

J'ai demandé à mon huissier il y a quelques temps qui m'a confirmé qu'il n'indiquait pas la raison de la reprise pour t habiter quand il rédigeait ce genre de congés car ce n'était pas nécessaire, mais sans me donner plus de détails sur son interprétation de la loi.

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A l'inverse d'autres intervenants du forum ont une interprétation différente, similaire à la votre, pour en avoir déjà débattu il y a plusieurs mois.

Je n'avais pas trouvé de jurisprudence à l'époque à ce sujet pour confirmer une position ou l'autre.

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Bref, n'hésitez pas à revenir nous dire ce qu'il en est, si c'est mis en délibéré c'est de toutes façons trop tard pour modifier quoique ce soit.

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A noter que la notion de caractère réel et sérieux existait déjà avant la loi ALUR de 2014.

La loi ALUR a juste ajouté le paragraphe suivant :

"Lorsqu'il donne congé à son locataire pour reprendre le logement, le bailleur justifie du caractère réel et sérieux de sa décision de reprise. "

Mais j'ai toujours considéré que ça s'appliquait uniquement à une reprise des suites de manquements du locataire dont les "motifs réels et sérieux" liés à ces manquements devaient être clairement exposés dans la lettre de congé.

A l'inverse, j'ai toujours considéré que la reprise pour y habiter était déjà un motif réel et sérieux se suffisant à lui-même sans qu'il y ait lieu de fournir plus d'explications.

Mais ce n'est que mon humble interprétation de non juriste.

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jaioubliemonpseudo Messages postés 18 Date d'inscription lundi 5 décembre 2022 Statut Membre Dernière intervention 7 janvier 2024
28 déc. 2023 à 10:22

bonjour

vous dites"

"Lorsqu'il donne congé à son locataire pour reprendre le logement, le bailleur justifie du caractère réel et sérieux de sa décision de reprise. "

Mais j'ai toujours considéré que ça s'appliquait uniquement à une reprise des suites de manquements du locataire dont les "motifs réels et sérieux" liés à ces manquements devaient être clairement exposés dans la lettre de congé."

c est noter dans le texte de loi " pour reprendre le logement" il ne s agit donc pas du congé pour motif légitime et sérieux que vous évoquez.

pour ma part ça évoque clairement le congé reprise pour habiter, " reprendre le logement" = pour habiter.

le bailleur doit motiver sa décision de reprise, changement de loi justement pour protéger les droits des locataires suite a la constatation de nombreux abus par les bailleurs.

dans certaines décisions de justice on peut lire que des bailleurs ont fourni des documents justifiant leur décision de reprise (changement de région de leur petit fils , et j en passe) 

je me demande pourquoi c est ainsi dans certaines procédures et visiblement pas dans la mienne! alors que je suis persuadee a 100% d etre dans ce cas d' "abus" qui a motiver ce changement de la loi. 

j espere que le juge constatera qu il n y a rien de réel et sérieux  dans cette soit disant reprise,  d une part parce qu il n y a eu aucune justification de la motivation de la reprise par le bailleur , d autres part parce que  loger une épouse est + que suspicieux. il n y a pas que ca, il y a eu une ancienne procédure dans laquelle il s est acharné contre moi, une procédure lancée avec un montant de dette artificiel completement gonflé, constat d huissier a la pelle pendant cette procédure pour tenter de mettre en lumiere mes moindres fautes. j ai gagné car jai pu démontrer sa mauvaise foi et je savais que la prochaine étape serait le congé reprise, je l attendais en fait et ca n a pas manqué. 

son épouse est la seule associée de la sci. donc il a mis son épouse comme repreneur de bail car il n a pas dautre choix que mettre son épouse mais ce serait son frere qui serait associé et bien le repreneur a l heure actuelle serait son frere tout ca est completement artificiel et moi je le sais mais j ai de gros doutes sur la capacité de la justice a s apercevoir de cela.

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_lael_ Messages postés 4484 Date d'inscription dimanche 2 février 2020 Statut Membre Dernière intervention 12 mai 2024 2 048
Modifié le 28 déc. 2023 à 17:06

De mon interprétation, "reprise" n'est pas forcément pour y habiter, ça peut être pour remettre en location, pour travaux ou n'importe quelle action visant à demander le départ du locataire.

Mais c'est effectivement assez subjectif, je comprends également votre point de vue.

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Et en fait je viens de me rappeler un point que j'avais oublié, c'est que si l'obligation n'est pas précédée de "à peine de nullité", comme c'est le cas pour d'autres obligations, alors ça ne remet à priori pas en cause la validité du congé.

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Dans l'article 15 seules ces mentions sont prescrites à peine de nullité du congé :

"A peine de nullité, le congé donné par le bailleur doit indiquer le motif allégué et, en cas de reprise, les nom et adresse du bénéficiaire de la reprise ainsi que la nature du lien existant entre le bailleur et le bénéficiaire de la reprise qui ne peut être que le bailleur, son conjoint, le partenaire auquel il est lié par un pacte civil de solidarité enregistré à la date du congé, son concubin notoire depuis au moins un an à la date du congé, ses ascendants, ses descendants ou ceux de son conjoint, de son partenaire ou de son concubin notoire."

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jaioubliemonpseudo Messages postés 18 Date d'inscription lundi 5 décembre 2022 Statut Membre Dernière intervention 7 janvier 2024
28 déc. 2023 à 10:53

s il obtient la validation du congé + l execution provisoire et que je fais appel, je risque d etre " virée" avant d avoir obtenu l'arret ?

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_lael_ Messages postés 4484 Date d'inscription dimanche 2 février 2020 Statut Membre Dernière intervention 12 mai 2024 2 048
28 déc. 2023 à 17:00

L'exécution provisoire est de droit même en cas d'appel, sauf à en obtenir la suspension par un juge.

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jaioubliemonpseudo Messages postés 18 Date d'inscription lundi 5 décembre 2022 Statut Membre Dernière intervention 7 janvier 2024
28 déc. 2023 à 12:53

copier coller trouvé sur le net assez explicite pour le coup

(avocat berthelot-eiffel/ 2016)

"Depuis la  Loi ALUR, le congé doit préciser :

  • le nom et l’adresse du (ou des) bénéficiaire(s) du droit de reprise
  • le lien de parenté entre le bailleur et le(s) bénéficiaire(s).
  • les motifs réels et sérieux de la décision de reprise

Cette dernière obligation a pour objet de permettre un contrôle a priori du motif par le juge, et non plus, comme c’était le cas auparavant, un contrôle exclusivement à postériori. La loi Alur est encore récente. L'avenir dira si les juges vont exiger la démonstration de la conformité du logement objet du congé  avec les besoins du bénéficiaire de la reprise ou la justification du fait que le bénéficiaire n’a pas d’autres possibilités de logement."

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AN.Banker Messages postés 10175 Date d'inscription mardi 23 avril 2019 Statut Modérateur Dernière intervention 12 mai 2024 8 624
28 déc. 2023 à 13:26

Les 3 raisons que vous donnez ne sont pas cumulatives. Indiquer que sa conjointe va reprendre le logement répond aux 3 critères. Pour moi, à la lecture de la loi, ce n'est pas à un juge de remettre en question ce congé. Sachant que la reprise au bénéfice du conjoint est clairement identifié comme raison dans la loi ALUR.

Un bailleur n'a pas à justifier ce type de congé au point d'indiquer qu'il est en instance de divorce ou qu'ils ont décidé de rester marié dans des foyers séparés, ce qui relève de sa vie privée. ça irait à l'encontre des droits fondamentaux du bailleur.

Vous pourrez contester le caractère infondé ou frauduleux du congé une fois parti si le bailleur remet en location le logement par exemple

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jaioubliemonpseudo Messages postés 18 Date d'inscription lundi 5 décembre 2022 Statut Membre Dernière intervention 7 janvier 2024
28 déc. 2023 à 14:03

si ce n est pas a un juge de remettre en question le congé, ni meme au locataire, a qui alors?

a vous entendre il n y a que le bailleur qui dispose de droits dans une histoire pareille!

vous etes surement situé du coté des bailleurs à vous lire, vous mettez des oeilleres sur certaines realité je pense.

vous osez dire qu un bailleur"  n a pas a justifier " alors meme que ca figure clairement dans le texte de loi, et dans des articles d avocats partout sur le net .

le respect a la vie privée ne prévaut pas sur les obligations légales 

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_lael_ Messages postés 4484 Date d'inscription dimanche 2 février 2020 Statut Membre Dernière intervention 12 mai 2024 2 048
Modifié le 28 déc. 2023 à 17:15

En fait j'avais oublié ce point, mais le juge ne peut prononcer la nullité du congé que dans les cas spécifiques prévus par la loi, cf mon message #9.

Les autres "obligations légales" ne peuvent au final être invoquées que pour obtenir des dommages et intérêts en cas de congé frauduleux vous ayant causé un préjudice.

Le caractère frauduleux ne peut cependant être apprécié qu'après avoir libéré le logement et ne peut de fait pas être utilisé pour faire annuler le congé.

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AN.Banker Messages postés 10175 Date d'inscription mardi 23 avril 2019 Statut Modérateur Dernière intervention 12 mai 2024 8 624
Modifié le 28 déc. 2023 à 17:38

Vous verrez bien la décision du juge, inutile de parler de loi que vous ne savez pas interpréter ou des articles d'avocat qui n'ont pas forcément la bonne interprétation non plus. Je vous dis juste que si un jugement faisait valoir qu'un bailleur doive justifier du motif pour lequel son ou sa conjointe doit reprendre un logement ce serait en violation de l'article 9 du code civil et je pense que si le juge n'a rien demandé c'est pour cette raison. Contrairement à votre dernière affirmation, si, l'article 9 du code civil l'emporte sur n'importe quel autre disposition (contractuelle ou légale) sauf si une loi précise le prévoit autrement. Ce qui n'est pas le cas ici, il n'est pas indiqué dans votre cas que le bailleur doive justifier le fond.

Si quelqu'un a une décision de justice en ce sens (contre le bailleur), j'en suis curieux sachant que ce droit est protégé par les plus hauts textes et institutions du pays

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jaioubliemonpseudo Messages postés 18 Date d'inscription lundi 5 décembre 2022 Statut Membre Dernière intervention 7 janvier 2024
28 déc. 2023 à 18:17

d un coté la loi prévoit que le bailleur doit justifier du caractère réel et sérieux de sa décision de reprise et d un autre coté on sait que ce n est pas édicté a peine de nullité.

j ignore si le juge a demandé quelque chose, 

je sais juste que l audience a eu lieu.

je me demande comment le juge va pouvoir trancher sur la question sans avoir eu quelconque informations sur la motivation de la reprise. car mon avocat a soulever cet argument, dans mes conclusions.

peut etre qu on ne peut pas "obligé" le bailleur a fournir des details, (tres confus tout çà car l article 15 dit clairement le contraire) mais le juge a désormais le pouvoir d appréciation et peut invalider le congé si le motif ne lui parait pas sérieux et légitime. 

c etait au bailleur de justifier du serieux de la reprise, il ne l a pas fait, donc quand mon avocat me repond " le juge en tirera les conséquences" je crois comprendre que ca signifie que le juge pourrait estimer que le congé ne parait pas réel et sérieux. 

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